Publication : 24 / 08 / 2020

Cette chronique a été initialement publiée, en version originale, sur le site web de l’ORTB.

Avec le développement du web 2.0 apparaissent de nouveaux métiers et de nouveaux concepts. Les influenceurs web, ces nouveaux rois du marketing 2.0, deviennent de plus en plus incontournables au sein des stratégies de communication des marques et des entreprises.

Mais qui considère-t-on, en réalité, comme influenceur ou influenceuse à l’ère du web 2.0 ?

C’est une question à la fois intéressante et difficile. Il est intéressant de chercher à savoir ce qui définit un influenceur ou une influenceuse car c’est un concept nouveau mais présent dans notre quotidien aujourd’hui. C’est même un emploi à temps plein pour certains. En même temps, c’est aussi difficile de répondre à la question car les attributs même de l’influence sur la toile ne sont pas vraiment clairement établis. On peut dire que n’importe qui peut s’auto-proclamer influenceur ou influenceuse.

Dans une tentative de définition, je dirai qu’un influenceur est généralement un internaute, qui par sa présence sur les réseaux sociaux et les blogs, est parvenu à devenir un relais d’opinion auprès des consommateurs par la taille de son audience (le nombre de personnes qui suivent ses pages, les interactions que ses publications génèrent par exemple). C’est donc cette audience de consommateurs que les marques et entreprises vont essayer de venir chercher, c’est un peu comme un média classique en fait. Sauf que, ici, c’est le personnage et son activité en ligne qui font le média et son contenu.

Comment le phénomène de l’influence s’est-il construit au fil des années ?

Pour comprendre la clé du succès des influenceurs, ce qui fait d’eux des rois de la stratégie de communication 2.0, il faut remonter aux origines du phénomène.

Le phénomène d’influence a démarré avec l’avènement des blogs au milieu des années 1990. Il s’est accéléré vers la fin de la décennie 2000 avec le développement du web social porté par la création des réseaux sociaux comme Facebook (2004) et Twitter (2006).

Alors que les gens commençaient à interagir sur ces réseaux, certaines personnes sont devenus des leaders d’opinion capables d’affecter les comportements d’achats à travers différents canaux digitaux. Les marques et les entreprises considèrent ainsi les influenceurs comme des leviers indispensables, en les introduisant dans leurs stratégies de communication.

Le phénomène est assez développé à travers le monde aujourd’hui au point où il existe une classification des influenceurs.

On a par exemple :

  • les célébrités qui sont des influenceurs à fort potentiel. Parmi eux, on peut citer le footballeur Critiano Ronaldo, le pilote de formule 1 Lewis Hamilton ou encore l’acteur hollywoodien d’origine béninoise Djimon Hounsou
  • les macro-influenceurs : jusqu’à 10 M d’abonnés. Ce sont des utilisateurs dont le nombre d’abonnés cumulés dépassent les 10 millions.
  • les nano-influenceurs. Ils ont une audience inférieur à un million d’abonnés mais exerce une réelle influence sur leur communauté dont ils sont proches.

Toujours dans cette catégorisation, on distingue aussi plusieurs secteurs d’intervention : Lifestyle, mode, tech, sciences, fitness, etc. Tous les secteurs d’activités peuvent être influencés.

Enfin, la distinction se fait aussi au niveau du canal réseau social utilisé : Facebook, Instagram, Tik Tok, etc. Certains influenceurs choisissent d’être présents sur des réseaux sociaux spécifiques et délaissent volontairement qu’ils jugent moins rentables.

  • Mais jusqu’où va la légitimité de tous ces influenceurs ? Ils doivent bien avoir leurs limites…

Bien sûr que les influenceurs ont des limites et ils ne font pas toujours l’unanimité. On commence même à s’interroger sur l’efficacité de ce type d’investissement pour les marques et les entreprises.

Parce qu’ils sont appelés à affecter le comportement d’achat de leur communauté, les influenceurs manquent quelques fois d’authenticité, de sincérité. Ils mentent quelques fois pour obtenir le buzz, certains vont jusqu’à employer une stratégie de victimisation.

Finalement, on se rend compte que toutes ces belles images, ces belles personnes présentant de beaux produits font tous partie d’une grande illusion. C’est au point où être traité d’influenceur aujourd’hui sur la toile, en tout cas, au Bénin, peut même paraître péjoratif.

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