Aujourd’hui, je vous emmène à la découverte d’une autre pandémie qui sévit en marge de la Covid-19. Celle-là n’est pas une crise sanitaire mais elle fait tant de mal qu’elle préoccupe les l’Organisation mondiale de la santé.
- Aujourd’hui, vous nous parlez d’infodémie. De quoi s’agit-il en réalité ?
Infodémie est ce qu’on appelle, en langue française, un mot-valise. C’est à dire qu’il a été formé à partir de deux autres mots. Dans le cas présent c’est la contraction des mots pandémie et information qui a généré le néologisme “Infodémie”.
Il faut dire que c’est l’Organisation mondiale de la santé qui est à l’origine de cette création linguistique. En effet, le 2 février 2020, lors de l’une de ces conférences de presse, le directeur de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré au sujet de la pandémie de coronavirus : “Nous ne combattons pas seulement une épidémie, nous combattons aussi une infodémie”.
Par le néologisme d’”infodémie”, l’OMS entend “une surabondance d’informations, certaines exactes et d’autres non, qui fait qu’il est difficile de trouver des sources dignes de confiance et des conseils fiables lorsque la population en a besoin”.
En d’autres termes, l’infodémie signifie en réalité une vague d’informations fausses ou trompeuses circulant notamment sur les réseaux sociaux, les sites d’informations, les moteurs de recherche ou encore dans les médias traditionnels.
L’infodémie nous fait penser à un autre néologisme similaire d’origine québécoise. Il s’agit de l’infobésité. Formé à partir des mots information et obésité, c’est un concept désignant l’excès d’informations qu’une personne ne peut traiter ou supporter sans nuire à elle-même ou à son activité. Tout ceci étant propre à l’ère du numérique dans laquelle l’information est présente partout.
- Certains acteurs de premier plan ont contribué à alimenter l’infodémie
Oui, certains dirigeants et célébrités ont favorisé la vague de désinformation et de théories conspirationnistes à propos de la pandémie de coronavirus.
Avec plus de 80 millions de followers sur Twitter et une audience télévisuelle qui dépasse parfois les 10 millions de téléspectateurs pour ses briefings quotidiens, Donald Trump est l’un des plus grands influenceurs de la planète. Mais c’est aussi l’une des personnes qui a partagé énormément d’informations inexactes sur le coronavirus.
Le président brésilien Jair Bolsonaro avait lui aussi qualifié le Covid-19 de “fantasme” et de “petite grippe”. Tout cela n’aide pas vraiment à lutter contre l’infodémie.
- Comment lutter efficacement contre cette infodémie ?
Il existe plusieurs moyens de lutter contre l’infodémie. Je vais partager quelques conseils et astuces avec vous.
Premièrement, il faut éviter de nourrir la confusion. Pour cela, il ne faut pas prendre le virus à la légère et en faire un objet de distraction sur l’Internet. Les internautes qui partagent des mèmes, des vidéos ou des photos se moquant du virus sur les médias sociaux, sans intention nuisible à la base, risquent aussi de propager de la désinformation. Le risque est d’alimenter la panique et la confusion dans la population.
Ensuite, il faut se protéger soi-même. Pour ce faire, il faut réduire notre exposition aux fausses informations en nous concentrant uniquement sur les sources officielles et fiables d’informations sur le virus. Ici au Bénin par exemple, le site du gouvernement offre les dernières informations actualisées sur l’évolution de la maladie. Le site web de l’OMS est également conseillé pour avoir les infos réelles sur la maladie.
Enfin, il faut réduire la propagation des fausses nouvelles. Il est conseillé par exemple de prendre une grande respiration avant de partager les dernières nouvelles reçues sur le virus, surtout si elles sont empreintes d’émotion ou de polémiques. Dans la mesure du possible, il faut toujours vérifier les informations que nous partageons sur les réseaux sociaux pour ne pas nourrir l’infodémie, le virus des fausses informations.
